La Transfiguration du peintre Raphaël
• La copie date de 1738, et mesure environ 700 cm de hauteur pour 280 cm de largeur.
• Elle est classée au titre objet depuis juillet 1996, indépendamment du retable, mais au même moment que celui-ci.
• En jugeant d’après son style, l’on estime qu’il a été mis en place en 1709 / 1710 dans le cadre du renouvellement du mobilier de l’église, préalablement à la translation de la relique de saint Andéol.
Le tableau comporte deux parties distinctes, elles évoquent deux passages qui se suivent dans l’Evangile : En haut du tableau, la transfiguration (Matthieu 17,1-9) et en bas, la guérison de l’épileptique (Matthieu 17,14-21). Les quatre versets qui séparent ces deux épisodes correspondent à un échange entre Jésus et ses disciples à propos du retour d’Elie.
Elie justement. L’artiste l’a peint en symétrie avec Moïse, l’autre grand prophète de l’Ancien Testament. Tous deux contemplent le personnage central : le Christ en gloire. Les trois personnages semblent voler. Leurs vêtements sont pris dans un tourbillon de vent. Seul le Christ a les bras tendus. Ses mains sont grand ouvertes. On dirait qu’il est déjà en croix, mais son corps n’en porte pas encore les stigmates. Son visage rayonne. Derrière lui, un halo d’une douce lumière : dans la nuit, le ciel se déchire. On perçoit donc l’annonce de la croix, mais aussi celle de la résurrection. « Crucifié pour nous sous ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Ecritures, et il monta au ciel… » professe le Credo.
Juste en dessous, trois apôtres, Pierre, Jacques et Jean, sont les témoins de cette scène. Ils sont éblouis. Ils se cachent les yeux tant la lumière est forte. Ils sont couchés. Pierre, dont les jambes sont dans le même mouvement ( celui de la marche) que celles des trois personnages célestes, semble être le plus dans la vérité de l’événement. Peut-être parce que six jours auparavant, à Césarée de Philippe, il avait proclamé à Jésus : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » (Matthieu 16,16). Seuls trois doigts de sa main droite sont visibles, comme pour désigner les trois personnages qu’il voit. Mais ne serait-il pas déjà dans une vérité plus grande ? Les trois doigts levés ne désigneraient-ils pas les trois personnes de la Trinité ?
Dans la partie inférieure du tableau, nous distinguons deux groupes de personnes.
• A gauche, celui des apôtres, ceux qui ne sont pas montés sur la montagne du Thabor.
Face à eux (en symétrie, comme les deux prophètes dans le ciel), un groupe de personnes vient les implorer pour la guérison d’un enfant lunatique.
Le jeune malade, soutenu par son père, crie et se débat. Ses yeux louchent. Les bras en croix, il semble agoniser.
• Au premier plan, de dos, une femme est agenouillée. Elle supplie les apôtres d’intervenir pour l’enfant. Serait-ce le sien ? Comme une mère, elle pointe son doigt sur le cœur du malade, et elle fixe l’apôtre qui répond en désignant Jésus.
Avec un autre apôtre, qui, comme lui, pointe son doigt vers les hauteurs, il témoigne avec insistance que le Salut vient du Ciel.
Plus précisément du Christ lui-même. Seul Jésus, le Fils de Dieu a le pouvoir de guérir l’enfant épileptique.
• En bas du tableau, à gauche, le grand livre de la Parole est ouvert. Un apôtre, Saint Matthieu, l’Évangéliste lui-même, relit et relie les deux événements.
Seul le Fils de Dieu, le vainqueur des ténèbres, la Lumière Divine, peut donner la guérison et la vie.
• Le peintre Raphaël, en juxtaposant les deux scènes, montra son génie. Sans doute est-ce l’Esprit-Saint lui-même qui l’inspira. Comment pouvait-on mieux affirmer que Jésus est bien plus grand que Moïse et Elie ?
Qu’Il est lui-même le Verbe, « la Lumière née de la Lumière », le Fils de Dieu qui relève et guérit. Qu’il est Dieu !