Jean Le Vacher
Jean Le Vacher, prêtre lazariste, né à Écouen, vicaire apostolique et Consul de France à Tunis et à Alger.
Jean Le Vacher est né le 15 mars 1619 à Ecouen, dans l’ancienne maison où vécut Jean Bullant, membre de sa famille et célèbre architecte d’Anne de Montmorency.
Après de solides études, il prend l’habit ecclésiastique au séminaire de Saint-Vincent-de-Paul.
Saint-Vincent-de-Paul, à la faveur d’un traité conclu entre Louis XIV et le Grand Turc, obtient l’autorisation d’avoir un aumônier auprès des captifs français au Consulat de Tunis. Il envoie Jean Le Vacher, le 22 novembre 1647 pour remplir cette mission, dans une ville infestée par la peste.
Sa mission est d’assurer le soutien de 5 à 6 000 esclaves capturés par les barbaresques et d’obtenir leur libération après rançon. Jean Le Vacher est nommé vicaire et Consul à Tunis auprès du Dey.
Il mène de front ses deux tâches de Consul et de missionnaire jusqu’en 1666.
De retour à Paris, il poursuit dans toute la France ses quêtes pour le rachat des esclaves.
En 1668, il est envoyé à Alger où il est nommé Consul en 1676. Les deux jambes atteintes par la peste, il poursuivra sa tâche avec obstination. Mais les relations sont tendues entre le roi de France et le nouveau Dey d’Alger, Baba Hassan.
En effet, Louis XIV exige la libération de tous les esclaves français capturés par les barbaresques.
Le Dey refuse de céder et déclare la guerre à la France en 1681.
La flotte de l’amiral Abraham Duquesne bombarde Alger en 1682, au grand désarroi du vicaire et du Dey. C’est un échec.
L’amiral obtient la libération de seulement 500 esclaves après avoir massacré des milliers de civils.
Jean Le Vacher ne réussit pas à faire entendre raison au roi Louis XIV qui donne l’ordre à son amiral de poursuivre le bombardement en 1683.
Le 28 juillet 1683, en représailles contre le bombardement de la ville, le Dey Mezzomorto, successeur de Baba Hassan, envoie chercher le Consul.
Les jambes atteintes par la peste, on l’emporte et le dépose sur une chaise sur un quai du port d’Alger.
« Tu ne mourras pas si tu acceptes de porter le turban » lui dit le commandant de la troupe. « Garde ton turban », réplique le missionnaire. « Sache que je suis chrétien et qu’à mon âge, on ne craint pas la mort ».
Le vicaire était connu des Turcs comme étant un homme d’une grande bonté. Aucun soldat présent ne voulut allumer la mèche. Un malfrat accepta.Il mit le feu et, au même moment, eut les mains arrachées. En effet, la légende raconte, qu’aussitôt le coup de feu tiré, le canon explosa. On vit sortir de l’eau, à l’endroit où fut projeté le corps déchiqueté du missionnaire, une colonne de feu qui s’éleva dans les airs.
Les restes de son corps et de ses habits furent ramassé s par des chrétiens qui les conservèrent comme de précieuses reliques. Le meurtre du Consul fut suivi par la mort de vingt autres chrétiens qui périrent de la même manière.
Ainsi périt cet homme généreux, après 36 ans au service des esclaves chrétiens de Tunis et d’Alger.
La Consulaire est le nom donné au canon qui déchiqueta le Vicaire et Consul Jean Le Vacher sur le port d’Alger et qui fut rapporté en France en 1830 et érigé comme colonne sur un quai du port de Brest est l’objet d’une controverse.
En effet, il est aujourd’hui démontré que ce n’est pas ce canon qui a tué Jean Le Vacher et qu’il pourra dans un proche avenir être restitué à Alger.
Deux plaques en marbre, l’une apposée dans l’église Saint-Acceul et l’autre sur la façade de sa maison natale, rue Jean Bullant, commémorent la mort du vicaire.
Plaque commémorative située dans l’église de St Acceul
Plaque commémorative située au dessus de la porte d’entrée de la maison natale – Rue Jean Bullant à Ecouen