Un orgue Gadault entièrement rénové
L’orgue a été acheté en 1849 à la veuve du facteur Gadault, à Paris. Son emplacement primitif était dans le chœur.
Lors des travaux effectués par le facteur Marie-Antoine-Louis Suret en 1889 avec notamment l’adjonction d’un clavier bref de récit, l’instrument est placé sur la tribune occidentale de la nef.
Il comporte quatorze jeux, et est d’esthétique postclassique, ce qui fait son principal intérêt, car peu d’exemples de cette période subsistent en France.
Selon Mathieu Lours, qui est l’organiste en titre, les jeux de fond sont très clairs, et les jeux d’anche développent une puissance surprenante, tandis que le plein jeu est très velouté, et annonce la facture romantique.
Certains tuyaux de bourdon proviennent probablement d’un instrument du XVIIIe siècle.
L’orgue comprend un jeu de cor anglais de type Suret, dont il n’existe plus que de rares exemplaires.
La transmission mécanique est encore intacte. En 1948, elle faillit disparaître dans le contexte d’une reconstruction complète.
Composition initiale :
Claviers de 54 notes (mais le Récit n’en ayant que 37 effectives, à partir du Fa2), pédalier de 18 notes.
Appel et renvoi d’anches, accouplement des claviers. Le devis précise que la place est « réservée dans le sommier pour trois autres jeux avec condition que les jeux seront placés par le facteur qui aura fait l’orgue. »
Il s’agit d’un Bourdon 16, d’un Salicional 8 et d’un Salicet 4.
Ce petit instrument « de campagne », typiquement pré-romantique avec son Récit court doté d’une anche libre, son Grand-Orgue encore relativement classique malgré une pointe de romantisme (Salicionals) et son pédalier court en tirasse, traverse le XIXe et la première moitié du XXe siècle sans encombres.
À une date inconnue (peut-être même dès la construction), la Dulciane du Récit passe en 4 et la Petite Flûte en 8.
En 1861, l’orgue, apparemment placé dans le chœur de l’église, est transféré en tribune. On ne sait qui s’est chargé du transfert – Cavaillé-Coll entretenait son orgue au château, peut-être a-t-il été mandaté à Saint-Acceul ?
Dans les années 1970, hélas, on le confie à Jean Jonet, qui recoupe le Salicet 4 en Quinte et réalise un emprunt électrique des basses du Bourdon 16 pour la Pédale.
Quant au Salicional, il a probablement disparu dans l’opération (son tirant commande actuellement la « Soubasse » de Jonet…).
Après une longue période sans réelle restauration et ayant subi divers bricolages, l’orgue était à bout de souffle.
Grâce à une forte mobilisation locale, de nombreux donateurs privés et institutionnels ont rassemblés les moyens financiers nécessaires à la restauration de ce magnifique instrument.
Sa restauration a été confiée au facteur Pierre-Adrien Plet et a pris fin en juillet 2020. Les jeux disparus du Grand-Orgue ont été reconstitués, le Bourdon 16 supprimé et affecté à la Pédale en transmission mécanique, désormais indépendante, et un Basson 16 ajouté au Grand-Orgue sur la chape du Bourdon 16. La Pédale à également gagnée une Trompette 8 neuve.
Console : deux claviers de 54 notes (Récit parlant sur 37 notes) et pédalier de 18 notes en console retournée face à la nef.
Transmissions : mécaniques (électrique pour le tirage de la Soubasse, empruntée au GO).
Composition à l’issue des travaux :
Grand-Orgue : |
Récit expressif : |
Pédale : |
Flûte 8 | Petite flûte 8 | Soubasse 16 |
Bourdon 8 | Dulciane 4 | Basson 16 |
Salicional 8 | Hautbois 8 | |
Prestant 4 | Cor anglais 8 | |
Flûte 4 | ||
Salicet 4 | ||
Doublette 2 | ||
Plein-Jeu 3 rangs | ||
Trompette 8 | ||
Clairon 4 |
Accouplement Récit/GO. Tirasse GO permanente. Appel/Renvoi anches GO. Expression par cuiller.